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Entrevue avec Louis Bélanger

Vendredi, 27 septembre 2019

Vivre à 100 milles à l’heure, sixième long métrage de fiction de Louis Bélanger, sort en salle à compter d’aujourd’hui (voir les horaires), auréolé du prix du public long métrage du Festival de cinéma de la Ville de Québec où il était présenté en première canadienne. Mettant en vedette Rémi Goulet, Antoine L’Écuyer, Félix-Antoine Cantin, Sandrine Poirier-Allard, Maxime Dumontier et bien d’autres, le film relate l’histoire de Louis, Éric et Daniel amis inséparables et téméraires qui se lancent dans le crime organisé sans vraiment comprendre tout ce que cela implique. Nous avons rencontré le cinéaste pour qu’il nous raconte comment sa jeunesse mouvementée a influencé son scénario.

“J’avais ça dans mes cartons depuis un bout de temps, nous confie-t-il d’emblée. Je racontais des histoires de mon adolescence à des amis et je voyais bien d’après leurs réactions qu’il y avait peut-être un terreau à explorer. Un peu comme pour Gaz Bar Blues, je me suis assis et le scénario s’est écrit tout seul. Bien sûr, la première version n’était pas bonne, mais au moins, tu laisses ressortir les souvenirs, tu les mets en ordre et tu rajoutes des éléments dramatiques... pour donner une “swing” cinématographique. Peut-être aussi que par pudeur, j’attendais que ma fille soit plus grande. Je ne lui aurais pas montré ça de moi si elle avait eu 13 ou 14 ans. Elle sait que son père est un grand bum, mais elle sait aussi que c’est important de lire et d’aller à l’école. Il y a un peu de morale là-dedans quand même.”

Pour autant, Louis Bélanger n’a pas cherché à faire un film moraliste. “C’est moral, parce qu’il reste une certaine lumière, nous dit-il, mais, grosso-modo, la ligne de base reste très simple: des jeunes qui veulent vivre, mais qui vont se brûler les ailes. Ils ne vont pas tous s’en sortir de la même façon. Pour certains, ça va être extrêmement tragique, pour d’autres, ça va être bénéfique et pour l’un d’entre eux, il va juste vieillir, perdre ses cheveux et grossir.”

Bien que beaucoup d’éléments soient inventés, il n’en reste pas moins qu'à l’orée de l’âge adulte, c’est bien dans la pratique de la photographie que Louis Bélanger a trouvé un moyen de s’en sortir, à l’instar de son protagoniste. “La rédemption par la photographie, ça c’est vrai, nous dit-il. Vrai aussi qu’avec les produits de ma vente, je me suis procuré mon premier appareil photo et mon agrandisseur. Ma chambre était transformée en véritable laboratoire. En fait, je suis arrivé à Montréal, non pas pour étudier le cinéma mais le journalisme. Je rêvais d’être un grand photoreporter. La photo a été pour moi une bouée de sauvetage, tout comme l’école publique québécoise. Avec le filtre de l’appareil photo, j’ai été un observateur du monde.“ Bien que

Vivre à 100 milles à l’heure est avant tout une belle histoire d’amitié, mais la violence du milieu est dépeinte sans fard. “Parce qu’à l’époque, c’était ma réalité. Je e suis demandé si les bailleurs de fonds, si le public, ne seraient pas tannés. S'il n’y en avait pas de trop. Mais qu’est-ce que tu veux, quand j’étais jeune, mes modèles c’était Keith Richards et Lou Reed, pas les Bee Gees... C’était les rebelles. On était des bums!. J’avais envie de vivre fort, l’aspect illicite m’attirait plus. Quand j’ai lu ‘Rigolevio’ d’Emmett Logan, ça a été libérateur pour moi. Je ne pouvais pas passer à côté de ça.”

Sur le plan technique, Louis Bélanger a de nouveau fait appel à plusieurs collaborateurs de de longue date. Il retrouvait Pierre Mignot à la direction photo, avec qui il faisait son troisième film, après Route 132 et Les mauvaises herbes. “Je ramène ma gang! Je me sens privilégié de travailler avec eux. C’est rassurant, on a du millage ensemble. Il n’y a pas de stress le matin quand on arrive le matin sur le plateau. Avec Pierre, il y a un langage commun, une façon de faire, j’ai beaucoup de fun!”

Produit par Lyse Lafontaine et François Tremblay de Lyla Films, le film a obtenu la participation financière de Téléfilm Canada, de la SODEC, du Fonds Harold Greenberg et de la Société Radio-Canada. Le film est distribué par Les Films Opale.

 

Image d'en-tête: Rémi Goulet dans Vivre à 100 milles à l'heure (Crédit photo: Véro Boncompagni)

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